Titre : Carnet de Verdun - édition augmentée.Auteur : Laurent LOISEAU et Géraud BENECH.
Editions : Les Arènes - collection LIBRIO.
Année : 2006 et 2014 pour cette édition augmentée.
Prix : 3,00 € - 112 pages.
L'année 1916 fut marquée par la bataille de Verdun. La France fut marquée par Verdun. Notre mémoire collective est imprégnée à jamais de cette bataille si symbolique qui, de Février à Décembre, opposa l'armée allemande, déterminée et obstinée, à l'armée française, courageuse et résistante. Ce furent dix mois d'un enfer indescriptible que les poilus racontent dans leurs lettres. Ce livre d'une centaine de pages (et vendu 3 € !) reprend celles de 22 d'entre eux en respectant une chronologie des évènements qui facilite grandement la compréhension du déroulement de la bataille. Vingt-deux poilus qui, comme dans l'ouvrage "Paroles de Poilus" évoqué plus haut, ont droit à une courte mais très intéressante présentation, parfois illustrée de leur photo, qui permet de replacer leurs lettres dans un contexte bien spécifique. Alors me direz-vous : qu'apporte ce livre par rapport à tous les autres qui proposent aussi des lettres de poilus ? Rien de plus, en fait, puisque la guerre fut menée de la même manière à Verdun et sur tout le reste du front. Ou plutôt, je devrais dire que ce recueil nous apporte tout autant que les autres car il faut lire ces témoignages pour avoir une vision complète du conflit, pour comprendre comment se passait l'assaut des soldats au sortir de la tranchée, en entendant siffler les balles qui allaient faucher leurs camarades d'à côté, en courant droit devant pour finalement s'allonger dans un trou d'obus qui allait les protéger jusqu'à l'appel au repli, quand celui-ci était possible. Oui, vraiment, pour qui veut s'informer sur la Première Guerre Mondiale, il lui faut lire toutes ces lettres des poilus de Verdun.
Titre : On les aura ! - Carnet de guerre d'un poilu (Août, Septembre 1914).Auteur : Barroux.
Editions : Seuil.
Année : 2011 - réédité en 2014.
Prix : 16,70 € - 96 pages.
Les éditions du Seuil se trompent ! Ils présentent ce livre dans leur rubrique "catalogue jeunesse" et je ne comprends pas pourquoi. D'ailleurs, à la médiathèque du chef-lieu de mon département où je l'ai découvert, il était bien présent dans la salle adulte. Est-ce parce qu'il se présente dans un petit format (18 x 25 cm) et dans un style BD ? Est-ce parce que l'illustrateur, Barroux, a déjà signé près d'une dizaine de livre pour enfants (mais pas seulement) ? Je ne sais pas. En tout cas, j'ai lu ce livre sans penser une seconde qu'il était écrit pour les enfants. Et je pense qu'il ne l'est pas, même s'il est vrai qu'il peut être une porte d'entrée, à partir de l'âge de 10 ans, pour s'informer sur la Grande Guerre. Ce sera d'autant plus facile qu'il se présente sous la forme d'une BD ou tout du moins d'une histoire imagée. Et dès la couverture, on appréciera le trait de l'illustrateur qui nous propose ses dessins, presque des esquisses, au crayon et fusain. Un univers plutôt gris/noir, sans couleur, qui retranscrit très bien l'état d'esprit du poilu ; contrairement au titre, la célèbre phrase de Pétain "on les aura", choisie certainement pour attirer le chaland ! En effet, l'histoire que vous allez lire dans cet ouvrage ne raconte pas la guerre par son côté patriotique. C'est en fait le journal personnel, écrit quotidiennement, d'un soldat à compter du jour de son départ de Paris, le 3 août 1914, jusqu'au 12 Septembre 1914, date à laquelle s'arrête brusquement le récit. On ne connait pas l'identité de ce soldat, ni son âge, ni son métier. Rien. Et pour cause. Barroux a découvert le carnet de ce "soldat inconnu", par hasard, dans la rue, dans un tas de vieux papiers destinés à la déchetterie. Un coup de chance inouï pour les deux ! L'occasion pour l'auteur d'échapper à un oubli certain et irréversible et pour l'illustrateur de faire vivre ce témoignage plein d'émotions. Un coup de chance pour nous également, lecteurs, qui, un siècle plus tard, pouvons vivre au plus près la vie de ces poilus. Nous aurions aimé bien sûr en savoir plus sur cet homme et savoir pourquoi le récit s'arrête le 12 Septembre. C'est peut-être finalement mieux ainsi : à nous d'imaginer la suite de l'histoire pour mieux nous l'approprier. N'est-ce pas là l'un des objectifs de tout roman ?
Titre : André MARE : carnets de guerre 1914- 1918.Auteur : Laurence GRAFFIN.
Editions : Herscher.
Année : 1996.
Prix : 25,40 € - 136 pages.
Ce livre-témoignage que l'on doit à Laurence GRAFFIN, épouse du petit-fils d'André MARE, est singulier à plusieurs titres. D'abord parce qu'il s'agit du témoignage d'un artiste talentueux, faisant partie des fondateurs de l'Art-Déco. Il a ainsi illustré ses 10 carnets de guerre de dessins en couleur et d'aquarelles, faits sur le vif, reproduisant ses camarades soldats, les paysages, le matériel militaire, ses rencontres. Ensuite parce qu'on suit l'évolution sur toute la durée de la guerre du style d'André MARE qui révèle très vite sa vision cubiste. On fait également la connaissance d'un homme aimant l'action et maniant l'humour même dans des circonstances terribles. Enfin, on découvre une activité essentielle pendant cette Grande Guerre et totalement méconnue, le camouflage. André MARE rejoindra en Décembre 1915, après un an et demi au 3ème régiment d'infanterie, une des sections chargées d'imaginer et de réaliser des peintures pour canon, des faux arbres servant de tour d'observation ou des fausses meules de foin. Il y retrouve d'autres artistes connus à l'époque et nous raconte l'installation sur le terrain de leurs "œuvres". On comprend bien alors, par les risques pris, qu'ils étaient loin d'être des "embusqués". Cet ouvrage est vraiment surprenant et ne ressemble en rien à tous les témoignages que j'ai pu lire jusqu'à présent. Laurence GRAFFIN a pris soin, au début de chacun des six chapitres de son livre, de faire un court rappel de la situation militaire, carte à l'appui. On peut ainsi superposer le cours historique de la guerre, la parcours personnel d'André MARE dans le temps et dans l'espace, et l'évolution de son style. Ajoutez à cela, des textes bien écrits et agréables à lire, beaucoup d'illustrations (forcément) et une mise en page bien pensée, et vous aurez autant de bonnes raisons de vous précipiter dans votre médiathèque préférée pour réserver ce livre ... ou pour demander (exiger ?) qu'elle le commande !
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Paul BODA Paul (Eugène) BODA est né le 23 Février 1889 à Saint-Dié-des-Vosges (88). Sa mère s'appelait Eugénie GIGOUT et son père, qui était alors employé de chemin de fer, Auguste. En 1912, à 23 ans, il se fiance avec Julia ROY qui est âgée de 19 ans. La jeune fille étant mineure ... |
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